Conférence réalisée par Régis THYOT le 7 février 2023

 

Sa vie

Le 27 décembre 1822, Louis Pasteur voit le jour à Dole, dans le Jura. Cinq ans plus tard, ses parents s’installent dans la petite ville d’Arbois. C’est là qu’il passe son enfance et sa scolarité. Il est plutôt mauvais élève, mais ses capacités intellectuelles sont reconnues par ses professeurs qui le poussent à poursuivre ses études. Après des études au collège de Besançon, Pasteur espère intégrer l’École Normale Supérieure de Paris. La tâche est rude, mais quelques années de préparation lui permettent d’atteindre son objectif en 1843 et de se consacrer pleinement à la chimie et à la physique. Il participe activement aux mouvements étudiants et, lors de la Révolution de 1848, sa mère, inquiète, meurt ; Il quitte Paris et obtient un poste de professeur suppléant à Strasbourg. Lors de sa rencontre avec le recteur, il fait la connaissance de ses enfants et demande rapidement la main d’une de ses filles, Marie Anne Laurent, avec qui il aura 5 enfants. Il enseigne quelques années à Strasbourg avant d’être nommé doyen et professeur de chimie à la nouvelle université de Sciences à Lille en 1854.

1854 : Physicien et Chimiste

Il s’appuie sur de nombreuses découvertes faites par ses pairs et ses deux formations complémentaires pour entamer des recherches sur le processus de fermentation à la demande des brasseurs lillois. Il fait alors une découverte de grande ampleur : il prouve que les levures sont des micro-organismes responsables du phénomène. Il montre également que l’acidité du vin est causée par certaines bactéries. En 1857, passionné et déterminé, il pousse encore plus loin ses recherches. Celles-ci l’amènent à la conclusion que la théorie de génération spontanée ne peut s’appliquer au phénomène de fermentation. Louis Pasteur pense en effet que les micro-organismes qui en sont la cause possèdent une origine concrète et ne naissent donc pas de manière spontanée.
Première querelle avec ses pairs (principalement l’allemand Liebig) quand il remet en cause les concepts existants sur la fermentation.
Alors qu’il poursuit ses études sur l’acidité du vin et de la bière, il met au point la méthode de pasteurisation pour limiter la prolifération des bactéries. Très impliqué dans ses recherches, il fait preuve d’un autoritarisme mal accepté. Napoléonien convaincu il est obligé de démissionner de son poste à l’ENS et se rend à Alès, en 1865.

1865 : Microbiologiste

À la demande de Napoléon III, Louis Pasteur étudie les causes de la pébrine, maladie des vers à soie qui devient de plus en plus inquiétante pour les producteurs français. Durant quatre années, il s’efforce de trouver le moyen de mettre fin à l’épidémie avant qu’elle ne détruise l’industrie française de la soie. Il découvre finalement le caractère héréditaire de la maladie et met ainsi au point un système pour empêcher qu’elle ne se propage. Dès lors, Pasteur concentre toute son attention sur les maladies infectieuses.

1873 : Hygiéniste

Entré par la petite porte à l’Académie de Médecine, il entre dans une seconde querelle avec les médecins cette fois : A l’époque, beaucoup de femmes mourraient en couches : il se rend compte qu’il n’y avait aucune hygiène dans les hôpitaux ! Les médecins pensaient qu’il n’y a que les sales qui doivent se laver ! Que la maladie est en nous. Mais Pasteur pense que la maladie est apportée par des germes extérieurs …
De cette querelle, il résultera un début du lavage des mains obligatoire : « Lavez vous les mains avant de vous mettre à table» ! Il ouvrira les portes de l’asepsie.

1877 – 1881 : Inventeur de la vaccination

« Je fais une hypothèse, je calcule et je vérifie » sont les principes de la méthode scientifique qui ne seront pas toujours respectés par Pasteur.
Après sa découverte du staphylocoque en 1880, son intérêt pour les maladies infectieuses, les épidémies et les contagions redouble d’intensité. Largement inspiré par ses recherches sur la fermentation, Pasteur est convaincu que les maladies infectieuses trouvent leurs origines dans des micro-organismes spécifiques. Nouvelle querelle avec les allemands qui sont convaincus que les bactéries n’ont rien à voir dans le charbon et que la maladie est due à un virus. Il conceptualise la vaccination dont les préceptes venus d’Orient ont déjà été appliqués par Jenner contre la variole et s’intéresse alors aux principales infections animales, à savoir le choléra des poules, le charbon des moutons et le rouget du porc. En collaboration avec Émile Roux, par tâtonnements, il découvre qu’après injection du microbe atténué du choléra aux poules, ces dernières n’attrapent pas la maladie. Elles finissent même par y résister. Il récidive donc sur un troupeau de mouton afin de les protéger du charbon. C’est une réussite, qui l’encourage à poursuivre sur cette voie.

Grégory Vroman

1885 : Vaccin contre la rage

Louis Pasteur s’attaque également à la rage. Avec son rival et collaborateur Emile ROUX et après quelques expériences sur la salive et les moelles épinières infectées, il conclut que la maladie se situe dans le système nerveux. Il finit par obtenir, non sans mal, une forme affaiblie du virus, et malgré le succès des inoculations sur l’animal, il redoute de l’utiliser sur l’homme. Passant sur les problèmes éthiques, le 6 juillet 1885, lorsqu’un jeune Alsacien, Joseph Meister, 9 ans, mordu par un chien enragé, frappe à la porte de son laboratoire, Pasteur prend le risque. L’enfant est sauvé.

Institut Pasteur

Fort de ce formidable succès, il lance une grande demande de subvention nationale pour créer l’Institut Pasteur, dédié à la vaccination contre la rage. 3 ans plus tard, l’Institut Pasteur est inauguré et deviendra partout dans le monde un centre de Recherche et d’Enseignement.
Homme actif et énergique, il refuse de prendre sa retraite et dirigera l’institut jusqu’à son dernier souffle. Il décède le 28 septembre 1895.

Compte-rendu réalisé par Sabine et Béatrice pour l’UTL le 8 février 2023